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MACÉDOINE-SITUATION 26. Le 17.04.2019 L’État français en cause dans la perdition de la Macédoine

MACÉDOINE-SITUATION 26. Le 17.04.2019
 
L’État français en cause dans la perdition de la Macédoine
 
 
Le 11 janvier 2019 fut un jour noir pour la Macédoine. L’un des plus sombres de son histoire multiséculaire. Le Parlement scélérat de Macédoine a voté le changement de nom constitutionnel « République de Macédoine » en « République de Macédoine du Nord », conformément aux exigences racistes de la Grèce soutenue par US-UE – Accord de Prespa – et contre la volonté populaire. Ce vote est illégal et illégitime. Illégal parce que le Parlement est le produit du coup d’État du 27 avril 2017 fomenté par US-UE. Le président du Parlement a été « élu » hors session parlementaire, en bafouant les règles élémentaires du vote. Illégal aussi parce qu’il est contraire à la Constitution de la République de Macédoine. Illégal encore parce que Zaev pour devenir Premier ministre s’est engagé solennellement par écrit, à la demande expresse du Président Ivanov, au vu et au su du peuple, à ne pas changer la Constitution. Zaev est coupable de haute trahison. Illégal toujours parce que contraire à la Charte des Nations-Unies concernant le droit des peuples à disposer d’eux-mêmes. Illégal enfin parce que l’Accord racial promulgué au Journal officiel ne comporte pas la signature du décret de promulgation du Président de la République de Macédoine ; il n’est pas non plus rédigé dans la langue officielle de l’État, la version en langue macédonienne n’étant qu’une traduction non officielle de l’anglais. Le président du Parlement est passé en force en signant de son seul pouvoir dictatorial. Illégitime puisqu’il s’oppose à la décision référendaire du peuple du 30 septembre 2018, laquelle décision fut le rejet massif de l’Accord.
 
En cette affaire, du coup d’État au changement de nom, l’État français, au nom de la France, c’est-à-dire des citoyennes et citoyens à qui l’on cache tout, fut à la manette. La machine de déstabilisation de la Macédoine s’est accélérée en 2015, lorsque l’Allemagne a décidé de s’engager pleinement dans cette pratique ethnocidaire menée jusqu’ici essentiellement par l’Amérique d’Obama, le « grand démocrate ». Après l’annexion de la Crimée par la Russie, l’axe franco-allemand, Merkel-Hollande, a tenté vainement de s’opposer à Poutine. Aussi la Chancelière a-t-elle décidé de lancer une contre offensive dans les Balkans. Elle a entraîné avec elle l’Europe entière, à commencer par la France complice de longue date. L’objectif : accélérer l’intégration du Monténégro et de la Macédoine dans l’Otan. La Serbie étant l’os dans le pâté. L’ingérence dans la politique macédonienne fut systématique. À l’encontre du droit international, Macron a suivi, a emboîté le pas, en marche…en marche au pas de l’oie !
 
Pour ce faire, il était nécessaire de déstabiliser la Macédoine, en mettant au pouvoir la marionnette Zaev, chef du SDSM, Parti social démocrate de Macédoine, ex-Parti communiste recoloré. La dite « révolution colorée » n’avait rien d’une révolution et tout de la mise en place d’un pouvoir autoritaire au service des intérêts géopolitiques de l’US-UE.
 
Qu’un Macron soutienne la dictature rampante de Zaev est dans l’ordre des choses, lui qui a produit la loi asile et immigration portant atteinte à la fraternité, lui qui a produit la loi anti-casseurs liberticide contre les Gilets Jaunes, lui qui ne se soucie jamais de l’égalité, lui qui finalement réduit plus encore à une peau de chagrin les valeurs fondamentales de la République érigées en principe : « Liberté-Égalité-Fraternité ». Devise révolutionnaire française retrouvant toute sa vigueur et son sens avec la démocratie directe expérimentée par les Gilets Jaunes, comme en d’autres temps : les révolutions de 1830 et 1848 et la Commune de Paris de 1871.
 
Macron s’est engagé personnellement dans le changement de nom (voir ci-dessous dans le fil FB son intervention). Avant le vote référendaire du 30 septembre 2018, il s’était évertué « humblement » et en même temps « fortement » à pousser dans le sens du changement de nom, c’est son côté « progressiste ».
 
L’histoire la plus grave du genre humain est celle de la disparition criminelle de peuples. Sans cesse elle progresse ; elle n’en finit pas de s’instituer comme l’histoire de grands crimes contre l’humanité : ethnocides et génocides. Emmanuel Macron, Jean-Yves Le Drian, Nathalie Loiseau, Liliana Tanguy sont assurés d’avoir leur nom inscrit dans les livres d’histoire.
 
Derrière cette appellation géographique « Macédoine du Nord » disparaît la macédonité instituée culturellement et historiquement, sa langue, son histoire, ses traditions, son existence ici et maintenant. L’idéologie raciale veut par intention forcenée que les Macédoniens n’existent pas, que leur État soit artificiel, comme s’il existait quelque chose, quelque part, comme un État naturel ethniquement pur. L’enjeu est la liquidation ethnique de l’être macédonien (voir Macédoine – Situation 25).
 
La Grèce moderne pour se faire pure n’a eu de cesse de massacrer et de massacrer une multitude d’ethnies, dont la macédonienne. La Grèce a intégré, ingéré tel un cannibale, une partie de la Macédoine. Partie constituant aujourd’hui le nord de la Grèce. Elle a, par le sang versé et le feu, durant la Seconde guerre balkanique de 1912-1913, effacé toutes les marques de la macédonité. Allant jusqu’à creuser sous les décombres des maisons en ruines en cendres, afin de déterrer et anéantir les restes ensevelis d’une histoire séculaire, commune et individuelle, que les futures victimes avaient mis en terre. Ultime espoir avant le crime de revenir un jour, et de témoigner par ces traces maintenant manquantes disparues, de leur présence en ce lieu aujourd’hui maudit, regretté vénéré aussi, secrètement. Cette partie de la Macédoine n’appartient criminellement aux Grecs que depuis un siècle. Et le traité racial de Prespa produit en filigrane une sorte de droit du sang versé ou droit de verser le sang qui est aussi droit sur le sang versé. Le crime contre l’humanité est autorisé. Crime transmué en droit. C’est même un devoir, au nom de la pseudo race grecque pure.
 
Les Grecs ont le droit à la nomination régionale de « Macédoine » contre le droit des Macédoniens de nommer leur pays « Macédoine ». 70 % des Grecs sont anti-Macédoniens comme ils sont 65 % à se déclarer antisémites (sur l’antisémitisme en Grèce voir les rapports de l’ECRI, 2012, 2014, 2016). Les 30 % restant sont la dignité de la Grèce, son avenir peut-être. Ce pays économiquement pauvre est idéologiquement riche. On se nourrit de ce qu’on a ! Ils refusent aux Macédoniens l’usage des mots « Macédoine », « Macédoniens ». Ils en posséderaient seuls l’usage selon ce droit du sang versé. La purification ethnocidaire voire génocidaire de la Macédoine, durant la Seconde guerre balkanique et la Guerre civile, se trouve justifiée par la nécessité d’élever la Grèce au statut de race pure dite hellène. Les Grecs avaient le bon droit de verser le sang. Aujourd’hui, ils ont un droit sur ce sang versé. Telle est la signification profonde implacable terrifiante immonde monstrueuse de l’Accord racial de Prespa. L’Accord perpétue les crimes contre l’humanité perpétrés par la Nouvelle Grèce, avec la participation active et le soutien inconditionnel de l’US-UE.
 
Impossible de ne pas voir cette dictature établie par US-UE renforcer celles se déployant ailleurs. Impossible de ne pas voir se développer en Europe un racisme d’État. Sans doute le néofascisme européen n’a-t-il pas besoin des leçons de Merkel-Macron, mais ce que ce couple ethnocidaire initie en Macédoine le conforte. Car si l’opinion publique internationale largement ignore la trame tissée en ce coin stratégiquement central des Balkans, les États armés de leur armada d’observateurs non affiliés, eux, aux médiocres grands médias, savent tout. Et ne manqueront pas, à l’occasion, de le faire savoir. Des pogroms en perspective ?
 
Philippe Bouchereau, L’Intranquille