Comme ceux qui suivent de près la situation en Macédoine, Moscou et Paris pressentent un conflit interethnique : la langue macédonienne en danger, et partant la macédonité, en serait possiblement le déclencheur.
Le président de la République de Macédoine, Gjorge Ivanov, a opposé son véto à la loi sur l’usage des langues, adoptée par le Parlement le 11 décembre 2017, par 69 voix sur 120. L’opposition n’a pas participé au vote refusant de siéger au Parlement depuis le 27 novembre 2017, date de la répression dictatoriale lancée par le gouvernement SDSM-Albanais contre les participants à l’occupation du Parlement le 27 avril 2017. Sur les 36 prisonniers politiques en détention renouvelée, 6 sont des députés de l’opposition. Ils ne sont pas protégés par leur immunité parlementaire depuis l’instauration d’une dictature rampante instaurée par le SDSM, ex-Parti communiste, et les Partis albanais, le 27 avril 2017, selon le plan des grandes Puissances qui nomment ce coup d’État « une avancée démocratique significative ». Ivanov a soumis au Parlement macédonien une lettre indiquant clairement quels parties, articles et vues de la loi sur l’usage des langues sont contraires et violent la Constitution de la République de Macédoine. Dans l’explication juridique présentée par Ivanov, 19 articles de la loi sur l’utilisation des langues sont considérés comme inconstitutionnels. Les articles 1 à 14, les articles 16, 17, 22, 23 et 24 contreviennent à la Constitution. Les articles susmentionnés sont en général contraires à l’amendement V de la Constitution de la République de Macédoine. L’argumentation juridique affirme également qu’il y a violation de l’amendement VIII et des articles 8, 9, 51, 52, 54 et 108 de la Constitution de la République de Macédoine. Sur la base de l’argument juridique présenté, Ivanov estime que la loi profite à la seule langue albanaise au détriment des autres langues des autres parties de peuples constitutifs de la Macédoine : Bosniaque, Juif, Rrom, Serbe, Turc, Ukrainien, Valaque, etc. La redéfinition constitutionnelle met en danger l’unité, la souveraineté et l’intégrité territoriale de la République de Macédoine. Ivanov rappelle que tout changement de la Constitution suppose un vote au 2/3 du Parlement, soit 80 voix sur 120. (L’Intranquille à partir de Kurir mk, 17 janvier 2018)
Le gouvernement SDSM-albanais antimacédonien a répliqué qu’il s’adresserait à la Commission de Venise pour avis. Ce dont se moque Tanja Karakamisheva Jovaneska, professeure de droit constitutionnel : « Quelqu’un peut-il dire aux rédacteurs illettrés des déclarations du gouvernement que la Commission de Venise n’est pas une cour constitutionnelle et ne peut en aucun cas émettre un jugement sur ce qui est ou non conforme à la Constitution de la République de Macédoine. » (Republika.mk, le 17 janvier 2018)
Le 20 janvier sur le site web de la Commission de Venise du Conseil de l’Europe est déclaré que cette Commission « n’est pas compétente pour évaluer la constitutionalité de la loi sur l’utilisation des langues. » (Kurir.mk, le 20 janvier 2018).
Le 11 janvier 2018, Edi Rama, Premier ministre d’Albanie, s’est félicité du vote en faveur de l’adoption de la langue albanaise, seconde langue officielle de la Macédoine, bien que cette loi ne soit pas promulguée. Il a insisté sur le rôle de son Parti dans cette victoire albanaise, puisqu’il s’agit de l’adoption de la plateforme de Tirana. (Politika.mk, le 15 janvier 2018). Rama n’en démord pas : le monde doit savoir que son Parti, dit social-démocrate, est à l’origine du bilinguisme en Macédoine. Il réaffirme haut et fort que la loi votée par le Parlement albano-macédonien est une « grande victoire de la nation albanaise ». Par « nation albanaise » il fait entendre la « Grande Albanie ». (Republika.mk, 02 février 2018°). Il dit la vérité, l’Albanie, membre de l’Otan, est à l’origine de la plateforme de Tirana votée illégalement par le Parlement macédonien. Il dit la vérité, c’est une grande victoire historique de la Grande Albanie. Il dit la vérité, c’est une défaite historique de la Macédoine, laquelle défaite signale sa proche disparition de l’histoire du monde. Il ment, par omission, cette victoire a été obtenue avec la trahison historique du SDSM, et donc d’une partie des Macédoniens qui l’ont plébiscité massivement lors des récentes élections locales. Ces Macédoniens qui s’autoliquident ne pourront jamais dire qu’ils ne savaient pas !
En France, la Corse vient de demander la reconnaissance de la langue corse comme langue officielle de la République française. Il s’agit d’une reconnaissance locale et non nationale. Le chef de l’État Macron, au nom de la France, comme il se doit dire toujours, a répondu qu’il n’y avait en France qu’une seule langue officielle, la langue française. En Macédoine, il n’y a qu’un seul peuple constitutif de la République de Macédoine : le peuple macédonien. Il n’y a qu’une seule langue constitutive de la République de Macédoine : le macédonien. Les minorités, qui sont en réalité des parties de peuples constitutifs de la République de Macédoine, ont le droit de faire officiellement un usage local de leur langue, là où elles composent au moins 20 % de la population locale. Actuellement dans plusieurs communes, l’albanais, le turc, le serbe, le rromani et le valaque sont localement des langues officielles aux côtés de la langue macédonienne. En Corse, la population représente plus de 20 % de la population locale. La Corse veut que vive et non pas survive la langue corse. La langue corse ne menace pas la langue de Rabelais, foutre !
Les Albanais sont peuples constitutifs dans deux États, l’Albanie et le Kosovo. La langue albanaise est officielle dans deux États, l’Albanie et le Kosovo. Elle n’est donc pas en danger. L’albanité n’est pas menacée, alors qu’elle menace la macédonité qui n’existe que dans un seul État, l’État macédonien. La Grande Albanie est raciste dans sa volonté ethnocidaire d’anéantir la macédonité.
L’État français, comme l’État allemand, est contre le multiculturalisme. Multiculturalisme que représente la Macédoine. Raison de plus de liquider ce pays séculairement exemplaire en la matière.
La loi sur la langue albanaise, en tant que langue binationale, et non pas seulement locale, menace en Macédoine la langue macédonienne seule officielle au niveau nationale. La loi n’est pas encore promulguée que dès le lendemain matin du vote scélérat (dictature oblige), dans la capitale Skopje, étaient implantés des panneaux indicateurs des institutions macédoniennes en trilingue, Europe oblige : albanais, européen (anglais), macédonien. Les Corses ne demandent pas que l’on indique en langue corse, dans Paris et ailleurs, les hauts lieux officiels et représentatifs de la France, ni que tous les textes officiels de l’État soit traduits en corse !
Moscou prévient que les déclarations de Rama menacent l’intégrité territoriale de plusieurs pays de la région. « Nous avons prêté attention à la déclaration faite par le Premier ministre albanais Edi Rama le 14 janvier concernant l’implication de son parti socialiste dans la formation de l’UCK (ancienne Armée de libération du Kosovo) et la bataille du Kosovo en Serbie voisine, qui affirme son implication dans la loi en cours d’adoption sur l’usage des langues en Macédoine, en laquelle l’albanais a acquis le statut de seconde langue officielle », a déclaré le ministre russe des Affaires étrangères dans une déclaration citée par TASS. La position officielle de Moscou souligne que la rhétorique de Rama montre qu’il s’agit de faire avancer la plateforme notoirement connue sous l’appellation « plateforme de Tirana », dans laquelle Rama s’est personnellement impliqué. « Mettre en pratique les mesures énoncées dans la plateforme sape les fondements constitutionnels de l’État macédonien – l’Accord d’Ohrid, et par conséquent prépare des troubles ethniques dans la région. Tout cela va dans le sens des ambitions de la « Grande Albanie » et menace l’intégrité territoriale de plusieurs pays de la région », a déclaré le ministère des Affaires étrangères à Moscou. (Vecer mk 18 janvier 2018)
Sur un point, la position de Paris rejoint celle de Moscou. Par la voix de son ambassadeur à Skopje, Christian Thimonier, l’État français déclare que la question de l’adoption de la loi sur les langues est complexe et peut engendrer un conflit ethnique.
L’adoption de la loi sur les langues, de fait sur la seule langue albanaise, est le produit d’un accord entre le SDSM et les Partis albanais. Cette loi inconstitutionnelle a été votée par 69 députés sur 120 (au lieu d’un vote majoritaire au 2/3, 80 sur 120). Des Macédoniennes qui ne manquent pas d’humour, ni d’amour, commentent le vote : « Si vous vous demandez comment et pourquoi la loi sur les langues a été adoptée, pensez simplement à ce que symbolise le numéro 69 ! » (Professeure Biljana Vankovska)
Après l’humour, retour brutal à la réalité qui n’a rien d’un naturel érotique amoureux, hélas, et tout de la pornographie politique calamiteuse : le SDSM et les Partis albanais vont faire passer en force la plateforme de Tirana. Au risque d’engendrer non pas seulement un conflit interethnique entre les Albanais et les Macédoniens également un conflit entre Macédoniens, bref : une guerre civile.
Mais la KFOR, force militaire des Puissances ennemies de la Macédoine, basée à Bondsteel au Kosovo albanais, par une charge héroïque technologiquement équipée de drones viendra sauver l’Europe humaniste et démocratique de la barbarie macédonienne sanguinaire anti-albanaise, en pacifiant le pays occupé, en liquidant la macédonité donc !
Si demain la Macédoine devait s’enflammer, entrer dans une violence où s’exacerbent les passions qui charrient et charrient les cadavres et les cadavres, que la petite France intellectueuse des âmes noires souffreteuses, qui laisse faire aujourd’hui en un silence approbateur tout ce qui peut liquider la macédonité, ne s’exclame jamais : « Salauds de Macédoniens vous discriminez les Albanais ! », parce que la cause du conflit sera la Grande Albanie.